Faire autant de photos argentiques pendant des décennies, est-ce que cela valait le coup ? Absolument. Même les images ratées ont contribué à affiner mon regard, à nourrir ma passion et à bâtir une démarche professionnelle. Voici comment l’accumulation m’a permis de devenir photographe, sans complexe et avec conviction.

À force de fouiller mes archives argentiques, je me suis posé une question simple : tout cela valait-il la peine ? Des milliers de clichés, des dizaines de pellicules, des ratés, des moments forts, des tentatives, des frustrations… Et pourtant, je réalise que chaque image a joué son rôle. Entraînement, découverte, affirmation. Ce que je croyais être des erreurs s’est révélé être une éducation visuelle. Ce récit n’est pas celui d’un expert, mais d’un passionné qui a appris en marchant.
A quoi servent toutes ces photographies ?
Voilà une question que je me pose souvent quand je regarde les innombrables photographies que j’ai réalisées pendant toutes ces années. Valaient-elles la peine d’être prises ? Sur un plan pécunier peut-être pas mais elles m’ont aidé à progresser et m’ont permis de trouver ma voie.
J’ai accumulé des milliers de photographies argentiques sur les trente dernières années. Avant cela, je photographiais peu. Puis, lorsque je suis passé de la photo souvenir à la photo passion, j’ai commencé à produire énormément. Je n’ose pas vous avouer le nombre de photos ratées et surtout combien étaient sans intérêt. Mais je me suis appuyé sur mes erreurs pour progresser. Je comparais mon travail avec celui des maîtres de la photographie. J’essayais de comprendre ce qui n’allait pas et je recommençais. Tout était prétexte à l’entrainement à la prise de vue. Je me rendais aux événements locaux pour m’exercer, de jour comme de nuit. J’étais très souvent frustré parce que le résultat n’était pas à la hauteur de mes attentes.

Petit à petit et à force de travail, je commençais à percevoir de réels progrès jusqu’au jour où un couple de futurs mariés m’a demandé de couvrir leur mariage. J’étais flatté mais terrifié à l’idée d’endosser la responsabilité de mettre en images des moments aussi importants. Je travaillais bien évidemment en argentique et je n’avais pas le droit à l’erreur. Les mariés étaient confiants et au final ravis du travail que je leur ai livré. La confiance s’est installée. J’ai commencé à croire en moi. À l’époque je ne pouvais pas imaginer devenir photographe professionnel sans être véritablement à la hauteur de l’enjeu. Aujourd’hui, je me dis que j’aurais dû me lancer dans l’aventure plus tôt. Je n’ai plus le sentiment d’être un imposteur depuis longtemps mais je cherche constamment à améliorer la qualité de mon travail et j’essaie de trouver de nouvelles idées.
Donc oui, toutes ces photos ont servi à quelque chose. Il ne faut jamais baisser les bras. Il ne faut pas nécessairement être un maître de l’image ou être détenteur d’un doctorat pour fournir un travail de qualité professionnelle. Et puis, on comprend très vite qu’être professionnel, cela demande bien plus d’aptitudes que la maîtrise d’un appareil photo. Diriger une entreprise et vivre une passion n’est absolument pas comparable. Les jeunes d’aujourd’hui se lancent rapidement sans complexe dans une activité de l’audiovisuel après avoir visionné des dizaines de vidéos sur le sujet. Ils n’ont pas tort. Il faut dire que les facilités offertes par le numérique et la puissance des réseaux sociaux peuvent faire miroiter une réussite assurée dans le business. Beaucoup sont très vite confrontés à la réalité du marché, de la concurrence et des sacrifices que cela demande. Mais ceci est un autre débat.

Il serait présomptueux de ma part d’imaginer que les photos publiées ici puissent servir de référence à d’autres personnes. Elles servent bien souvent à illustrer un propos ou montrer des dernières expérimentations argentiques. J’espère seulement qu’elles donneront envie aux jeunes et moins jeunes de ressortir leur Nikormat ou leur Canon A1. J’aimerais tout simplement vous partager mon expérience, continuer à échanger avec vous et pourquoi pas faire de belles rencontres.
Mes amitiés à toutes et à tous et très bonnes photos.
Aujourd’hui je vous recommande Janet Delaney.

Commentaires
2 réponses à « Pourquoi toutes ces photos comptent : mon parcours argentique et ses leçons »
Bonjour, je ne vous ai pas attendu pour retrouver le goût de l’argentique mais je suis ravi de vous avoir découvert. Vos photos sont vraiment très jolies et inspirantes et vos conseils avisés. Grâce à cela je progresse, merci pour cela
Merci beaucoup. Je suis extrêmement flatté. Bon dimanche et très bonnes photos.