À la recherche d’histoires à raconter en noir et blanc

J’ai pris très peu de photos argentiques ces trois derniers mois. En temps normal, je suis assez prolifique mais depuis le début de l’année, je n’y arrive plus. J’ai réalisé quelques clichés en noir et blanc juste après les fêtes mais rien de notable. Il y a toujours ces travaux personnels en cours mais je manque de motivation. C’est plus facile quand il s’agit de réaliser des images pour illustrer un article. Des idées, j’en ai plein. Je les note dans un carnet. Certaines ont vu le jour, d’autres sont restées à l’état de futur projet hypothétique. J’ai perdu l’envie.

Parfois, j’arrive à me convaincre d’emporter un argentique en prestation photo mariage. Malheureusement, tous les couples n’éprouvent pas le besoin d’avoir une partie de leurs photos en noir et blanc. Ce n’est pas toujours une histoire de coût. Certains ne sont pas particulièrement attirés par le noir et blanc, que ce soit à l’ancienne ou en numérique. A quoi bon alourdir le sac photo avec du matos en plus si les clients ne sont pas emballés. J’abandonne l’idée assez vite alors que je devrais produire au moins quelques images juste pour moi, pour ma communication.

Si je veux créer de nouvelles histoires en noir et blanc, je vais devoir changer mes habitudes, explorer des lieux qui me sont inconnus par exemple. La lumière ne me convient pas non plus. Je suis matinal mais je devrais me lever encore plus tôt. Je me sens plus inspiré avant le lever du soleil. J’aimerais retrouver la motivation et l’émerveillement de mes débuts en photographie quand tout restait à découvrir. Ma motivation était sans faille, je cherchais constamment à m’améliorer. Actuellement, j’ai l’impression que je n’ai plus rien à me prouver.

J’ai commencé à me séparer d’une partie de mon matériel photo. Je me suis dit qu’un équipement réduit au minimum pourrait m’aider. J’ai conservé certains boîtiers trop longtemps pour des raisons sentimentales alors que je ne les utilisais presque plus. Les voir prendre la poussière me déprimait. J’en ai fait de même avec le matériel numérique dédié aux prestations photos pros. J’ai revendu le 24mm F1.4 L, le 50mm F1.2 L et bientôt le 24-70 F2.8 L. Les deux Canon EOS 5D Mark III sont partis également. Ils commençaient à accuser le coup à cause d’un usage intensif et ils avaient atteint un nombre de déclenchements assez élevé. Je ne voulais plus prendre de risque et je me suis rendu compte que le poids du matériel me fatiguait davantage qu’auparavant et me ralentissait aussi. Je n’ai plus la pêche de mes cinquante ans. Quant aux appareils argentiques, dorénavant je n’utilise que des boîtiers légers et peu encombrants. Il ne reste plus qu’à me concentrer sur ce que je veux vraiment produire en noir et blanc.

J’ai connu plusieurs périodes de démotivation au cours de mes trente ans de pratique mais jamais comme celle que je vis en ce moment.