
Travailler en noir et blanc avec une pellicule argentique nécessite une pratique régulière. Il est important de s’exercer souvent si on souhaite maîtriser tout le processus argentique depuis la prise de vue. Après trente ans d’expérience, je continue à faire mes gammes dans la rue avec des pellicules 35mm de toutes sortes. J’expérimente différentes façons de les exposer et de les développer afin de perfectionner ma méthode en fonction du sujet et du résultat souhaité.

Le triangle d’exposition : le béaba de la photographie
Une bonne gestion de la lumière joue un rôle essentiel dans la réussite d’une photo argentique. Lors des workshops argentiques, la question de l’exposition revient souvent. On me montre des tirages trop sombres ou trop clairs sans comprendre d’où vient le souci. Il faut vraiment assimiler le principe d’exposition avant de vous attaquer au tirage. Lorsque vous maîtriserez l’exposition, vous pourrez passer au développement maison puis à la chambre noire. Je pense qu’il ne faut ni brûler les étapes, ni vouloir tout apprendre en même temps.

Méfiez-vous des automatismes
Les possesseurs de reflex argentiques, du type Nikon F100 ou Canon EOS 5, ne devraient pas se contenter du mode automatique systématiquement. Dans la plupart des cas standards, l’exposition est correcte avec ce genre de boîtier mais cela dérape dans certaines situations. Vous devez absolument apprendre à lire la lumière et à exposer en fonction de l’ambiance que vous souhaitez restituer. Les appareils photos plus anciens ou plus rudimentaires, avec ou sans cellule, nécessitent davantage de vigilance quant à la mesure de lumière. Il faut aussi penser à respecter la sensibilité de la pellicule. Tous les films ne supportent pas des erreurs d’expo importantes. Certains films encaissent assez bien ( comme l’Ilford HP5), d’autres non.

Anticipez le rendu de vos images

Savoir exactement comment exposer fait partie des bases de la prise de vue mais ce n’est pas tout. L’étape supplémentaire consiste à trouver une bonne combinaison entre exposition et développement du film. Vous pouvez anticiper le rendu de votre noir et blanc dès la prise de vue. Une surexposition volontaire et un temps de développement réduit permettra par exemple de diminuer les écarts entre les hautes et les basses lumières pour un rendu plus doux et moins contrasté. Ce sont des choses que vous apprendrez en vous exerçant régulièrement et en adoptant une démarche simplifiée.

Un entraînement régulier pour se perfectionner
Par exemple, vous pourriez vous exercer à restituer les hautes lumières (pour des scènes lumineuses) en exposant pour les ombres. Pour ce faire, évitez les ciels lumineux et les bâtiments blancs qui renvoient énormément de lumière. Dirigez votre appareil photo vers le sol ou des tons sombres (mais pas trop noirs) et regardez ce que vous indique la cellule de votre appareil photo. Reportez ensuite les valeurs vitesse et ouverture en mode manuel. C’est un exemple basique mais si vous répétez suffisamment ce genre d’opération, vous apprendrez assez vite et vous serez capable de choisir votre lumière.

La pratique argentique est un jeu passionnant
Il n’y a pas un seul rendu en argentique mais une multitude. Le résultat dépendra du type de pellicule choisi, de son utilisation (avec ou sans filtre de couleur) et de la manière d’exposer, de la méthode de développement et du tirage. Les combinaisons sont infinies. Vous pouvez travailler sur l’aspect du grain, les tonalités des gris et les contrastes. Il suffit de changer une variable, ne serait-ce qu’à l’étape développement ( choix de la chimie, température, durée du développement etc…) et le résultat sera complètement différent. La photographie argentique n’est pas très compliquée. C’est un jeu d’enfant mais un jeu passionnant et certainement plus gratifiant que d’appliquer des filtres numériques à l’aide d’un smartphone.

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