Après des années de photographie au 35 mm, j’ai découvert que maîtriser le format carré 6×6 demande de réapprendre à voir. Voici mon expérience avec le Rolleiflex, entre défis et redécouverte de la passion photographique.

Un changement de format plus complexe qu’il n’y paraît
J’ai beau être expérimenté en photographie argentique, j’ai l’impression de devoir tout réapprendre avec mon Rolleiflex. Passer du format 35 mm (24×36) au moyen format 6×6 bouleverse complètement ma façon de composer une image.
Le format carré impose de nouvelles règles : fini le cadrage horizontal ou vertical naturel du 24×36. Avec le 6×6, chaque scène doit s’inscrire dans un carré parfait. Même avec un Holga, appareil pourtant réputé accessible, trouver l’équilibre dans ce cadre n’est pas évident.
Reformater son regard de photographe
Certains photographes semblent apprivoiser intuitivement le format carré. Pour ma part, la transition s’avère plus laborieuse. Après tant d’années à voir le monde à travers le viseur rectangulaire du 24×36, je dois littéralement reformater mon cerveau.
Le portrait : une zone de confort
En photographie de portrait, aucun souci majeur. Mon œil cadre instinctivement. Le format carré se prête merveilleusement bien aux visages, créant une symétrie naturelle et un centrage harmonieux du sujet.
La photographie de rue : mon plus grand défi
C’est dans la rue que j’éprouve le plus de difficultés. La spontanéité de la street photography s’accommode mal de mes hésitations. L’action se déroule vite, et mon cerveau cherche encore ses repères dans ce nouveau format.
Redécouvrir la photographie comme au premier jour
Mais cette difficulté est une bénédiction déguisée. Je redécouvre la photographie avec le même enthousiasme qu’à mes débuts. Chaque sortie avec le Rolleiflex devient un exercice d’apprentissage, une exploration renouvelée.
Cette remise en question me rappelle pourquoi j’aime tant la photographie argentique : elle demande de ralentir, de réfléchir, d’observer différemment. Je reste un éternel photographe amateur, au sens noble du terme – celui qui pratique par amour de l’art.




Quand l’excès de confiance rattrape le photographe de mariage : mes leçons de fin d’année
Photographe de mariage depuis 20 ans, je me suis fait piéger par mon excès de confiance. Retour sur une erreur et mes réflexions de fin d’année.
L’hiver en argentique – Méditation sur le temps suspendu
Méditation poétique sur l’hiver capturé en argentique noir et blanc. Quand le grain, le flou et les reflets nocturnes révèlent l’âme d’une saison suspendue.
Une pellicule par mois
D’une pellicule par mois à la recherche d’un nouveau souffle : réflexions sur la spirale de l’inertie créative et la nécessité d’une rupture artistique.

Commentaires
5 réponses à « Passer du 35 mm au format 6×6 : Mon apprentissage du Rolleiflex »
Difficile à cadrer, effectivement et à mettre d’aplomb. On va à gauche… oui mais non, c’est à droite qu’il faut aller. On penche à droite pour la mise à niveau… oui mais non c’est à gauche. 🙂
Mais quels beaux résultats ! Quelle beaux contrastes et détails. L’exposition est nickel et la compo superbe. On voit la réflexion et le temps passé sur le sujet, en mode respect penché vers l’avant.
Merci Fred pour le partage. Ca me donne envie d’en refaire quelques unes. Je viens de récupérer un Semflex Oto Type 26. L’appareil 6×6 que je préfère dans ceux que je possède est le Zeiss Ikon Ikoflex.
Bonjour Olivier. Merci vivement pour ton avis. Je ne fais pas suffisamment de photos au Rollei. Il faut que je me décide à faire un tour sur la côte pour exercer mon œil au format carré sur la digue. Ce serait l’occasion de venir te dire bonjour. Tu as la chance de posséder des appareils assez rares et plaisants. On pourrait faire une une publication ici de tes photos.
Avec plaisir Fred. En 6×6 TLR (Twin Lens Reflex), j’ai la chance d’avoir accueilli par ordre de préférence : Zeiss Ikon Ikoflex, Royer Sito Royflex I, Welta Weltaflex, Mamiya C3 Professional (un bestiau extra mais très lourd à objectif interchangeables), Rolleicord II C, et 2 Sem Semflex que je n’ai pas testés.
Et c’est très bien comme ça, pas de « formatage » mais une envie intacte de découvrir autre chose. Les résultats sont déjà là, tu t’es concentré sur tes sujets. Perso, j’ai abandonné les 6X6 style Rolleiflex et consorts : je n’arrive pas à retourner l’image dans ma petite tête fatiguée et donc à composer harmonieusement sans aspirine ! Mais je garde un moyen format Mamyia 645 Super qui offre une visée à la « réflex ». Ou un vieux Zeiss Ikon Perkeo. Car c’est beau les détails d’un grand négatif. Comme tu le faisais remarquer, sortons des sentiers mille fois rebattus pour partir à la découverte d’autre manière de photographier, pour le plaisir. Mes amitiés.
Merci JP. En fait, j’ai pris ce Rolleiflex non pas pour le plaisir mais pour les prestations photos familles et mariages. Le 6×6 fait son effet quand on le sort en pleine réception de mariage. En portrait, je m’en sors très bien mais comme tu peux le remarquer dans la première photo du haut, je fais quelques erreurs de compo. Malheureusement, j’espérais vendre un peu plus de photos argentiques grâce à cet appareil et pour l’instant, ce n’est pas le cas. Beaucoup de mariés ( clients) pensent que les photos numériques seront pour une partie converties en noir et blanc. Il va falloir que je montre plus créatif en 6×6 et surtout dans le rendu argentique.