La photographie de nature n’est pas mon domaine de prédilection — je suis plutôt un portraitiste — mais elle m’apaise profondément. Lors des matinées silencieuses, je me laisse porter par l’atmosphère, chargé mon boîtier argentique d’une pellicule Ilford. Le rituel est le même : viser, déclencher, révéler, scanner… et quelque part, se reconnecter à soi-même. Là où d’autres se réfugient dans l’oubli, je choisis les révélateurs, le grain et le caffenol. C’est ma manière de respirer. Chaque cliché est teinté d’émotion, parfois de mélancolie. Une forme de thérapie argentique.

Choix de la pellicule : Ilford Delta 3200
Pour cette sortie, j’ai opté pour de vieilles Delta 3200, légèrement décaties. Oui, le grain est présent, presque omniprésent, mais ce n’est pas un défaut — c’est une texture, une empreinte, une voix. Le rendu devient atmosphérique, presque organique.
Le rituel : révélateur et scan
À mon retour, le rituel commence. J’utilise généralement du Ilfosol 3, parfois du LC29 selon l’humeur. Chaque combinaison révélateur/pellicule est une alchimie : contraste, douceur, agressivité… le choix n’est jamais neutre. Le scan révèle parfois des surprises : une lumière accidentelle, une ombre malicieuse, et souvent un moment suspendu.
Thérapie argentique
Ce processus, je le vis comme une forme de thérapie. Photographier, révéler, contempler. Dans ces images — imparfaites, granuleuses, profondément humaines — il y a un espace de respiration. Loin des attentes, loin des likes, juste une quête de sincérité. L’argentique m’offre ça : le droit à l’erreur, à l’intuition, à la lenteur.
Éloge du grain et du silence
Dans ces moments de calme, chaque déclenchement est une respiration, chaque cliché une confidence. La photographie argentique en nature ne prétend rien prouver — elle propose, elle murmure. Si vous aussi, vous trouvez dans le noir et blanc un refuge ou une vérité, partagez vos rituels. Quelle pellicule accompagne vos balades ? Quel révélateur vous apaise ? Le dialogue est aussi précieux que la lumière douce d’un matin d’hiver.

Commentaires
3 réponses à « Photo nature sur pellicule Ilford »
bonjour
j’utilise l’ilford pan 400 et je développe avec lc29
je pousse quelques fois le film à 800.
que ce soit à 400 ou 800 le résultat est fort honorable;
JP
Bonjour Jean-Pierre. Merci pour le conseil. Justement, le LC29 est sur ma liste. J’ai pris un bidon d’Ilfosol 3 pour commencer.Je ferai quelques essais à 800.
Tu as bien raison Fred, le Caffenol est bien moins dangereux que l’alcool, demain, tu arrêtes quand tu veux ! Il est important de se reposer l’esprit, et le corps aussi. La photographie de paysage c’est un peu comme se ressourcer devant ce que la nature peut nous offrir de plus beau, un moment de contemplation, un instant arrêté là où l’homme n’a pas encore tout bouleversé. Mélancolie, peut-être. Besoin de te recentrer sans doute, de prendre le temps de te faire plaisir. Nous ne sommes jamais trop bienveillant avec nous même. Mes amitiés.