Quand l’inspiration frappe au réveil
Dimanche 7h30. Je me réveille avec une idée fixe en tête : tester la double exposition sur des pierres tombales. Ouais, je sais, c’est un peu chelou comme plan dominical, mais c’est ça qui est bien avec les dimanches matin – personne pour vous juger, juste vous et vos expérimentations photographiques.
Les dimanches sont sacrés pour moi. C’est mon terrain de jeu créatif, le moment où je peux sortir des sentiers battus sans pression client, sans obligation de résultat. Juste pour le fun et l’apprentissage.
Mon setup d’expérimentation
Direction le cimetière dès l’ouverture avec mon Canon EOS 33 équipé du 24-70 L. Dans le ventre : un film Kentmere 400. Cette pellicule, c’est ma rouleuse d’expériences. Un peu trop dure et contrastée pour mes clients, mais parfaite pour ce genre de tests où je ne risque rien si ça rate complètement.
Parce qu’autant vous le dire tout de suite : en double expo, le taux d’échec est élevé. Mais quand ça marche, c’est magique.
La technique (sans prise de tête)
Mon idée du matin était assez simple :
Première exposition : mise au point complètement décalée, tout en flou. L’image devient une sorte de texture abstraite, presque picturale.
Deuxième exposition : le même sujet, mais sous-exposé d’un cran ou deux. Cette couche va servir de fond, de matière, pendant que le sujet principal émerge du flou.
Le résultat ? Un mélange étrange entre netteté et abstraction, réalité et rêve. Exactement ce que je cherchais.
De l’expérimentation au shooting grossesse
Juste après ma session cimetière, j’avais rendez-vous pour un shooting grossesse. Le contraste était saisissant : je passais de mes délires créatifs à un travail de portraitiste sobre et classique.
En discutant avec ma cliente, j’ai vite compris qu’elle attendait quelque chose d’intemporel et élégant. Pas le moment de sortir mes expérimentations avant-gardistes ! J’ai rangé mes envies de double expo au placard et j’ai fait mon job : des portraits doux, naturels, rassurants.
Artiste ou artisan ? Les deux, mon capitaine !
Et vous savez quoi ? Je suis complètement à l’aise avec cette dualité.
Si j’étais un pur artiste, ce grand écart serait probablement insupportable. « Prostituer mon art pour des commandes commerciales », tout ça tout ça… Mais je ne suis pas un artiste tourmenté. Je suis un artisan de l’image, et j’assume complètement.
Ça veut dire quoi concrètement ?
- Je peux accepter une commande client classique sans frustration
- Et partir ensuite dans mes délires créatifs le dimanche matin
- Les deux nourrissent ma pratique différemment
- Les deux me rendent heureux
Le luxe de faire ce qu’on aime
Au fond, j’ai une chance énorme : faire un métier que j’adore ET avoir du temps pour mes expérimentations personnelles. La double expo du dimanche matin ne paiera jamais mes factures, mais elle nourrit ma créativité pour les boulots qui, eux, les paient.
C’est cet équilibre qui me permet de rester passionné après 30 ans de métier. Les projets clients me gardent les pieds sur terre, les expérimentations personnelles me donnent des ailes.
Et vous, vous expérimentez quand ?
Vous aussi vous avez votre moment sacré d’expérimentation ? Votre créneau où vous testez des trucs bizarres sans pression ? Racontez-moi en commentaire vos rituels créatifs du dimanche (ou d’un autre jour, on ne juge pas) !
Bonnes photos à toutes et à tous 📸



Commentaires
2 réponses à « Dimanche matin au cimetière : mes délires en double expo »
Ton article tombe à pic, j’en parlais dans un des miens et je ne retrouvais plus le lien, c’est chose faite. Chez Lomography (encore eux !), ils avaient lancé l’an passé un truc fou : tu exposais un film (couleur ou N/B) et puis tu l’envoyais à quelqu’un de la communauté pour de nouvelles expositions, au hasard. Et les résultats pouvaient être surprenants. La créativité, c’est ça qui devrait toujours nous motiver. Merci de nous le rappeler. Belle semaine à toi et bonnes expérimentations.
Bonjour JP. C’est le principe du Film Swap. Les Youtubers s’amusent à repasser sur le film d’un autre photographe. Les résultats sont plus qu’aléatoires mais c’est pour le fun. It’s just a game. Je m’étais amusé à faire de la double expo à l’aveugle en remplissant un film de 36 poses avec des images de fond et repasser une seconde fois avec un sujet identifié.
Idem, les résultats sont imprécis mais le process est quand même réfléchi.