Comme promis, voici les résultats de mes doubles expositions sur pellicule Kentmere. Au menu : de bonnes surprises… et quelques ratés ! Mais dans un test à l’aveugle, c’est précisément ce qui rend l’exercice intéressant.
Le protocole
Le principe était simple : j’ai d’abord rempli la pellicule d’images quelconques destinées à créer un fond texturé. Quelques jours plus tard, j’ai réexposé le même film lors d’une session de photo de rue dans les rues de Lille.
La seule certitude dans cette expérience ? La parfaite superposition des deux prises de vue. Mon reflex Canon chargeant la bobine automatiquement, il suffisait de présenter le film une seconde fois de manière identique pour obtenir un alignement précis.
Une approche peu orthodoxe
Habituellement, la double exposition se travaille image par image. On réfléchit la composition pour harmoniser le sujet au premier plan avec l’arrière-plan — pensez au classique portrait d’une jeune femme superposé à des fleurs.
Ici, j’ai fait tout l’inverse : j’ai laissé le hasard décider. En photographiant dans les rues, je ne savais pas sur quelles images de fond je réimprimais. Absurde ? Sans doute. Mais c’était justement le but : vous montrer une autre façon d’aborder la photographie.
Parce qu’au fond, rien ne nous oblige à tout contrôler. Nous ne sommes pas des machines à concours — et c’est tant mieux.

Les pièges de la double exposition
Le principal écueil de cette technique ? La confusion visuelle. Quand les deux images sont trop chargées en détails, le résultat devient illisible — un empilement confus plutôt qu’une composition harmonieuse.
Pour que l’assemblage fonctionne, l’image de fond doit rester discrète, comme un papier peint qui supporte le sujet principal sans l’étouffer. Puisque je photographiais des scènes de rue, je devais m’assurer que la première couche d’images reste en retrait.
Autre point d’attention : la lumière. Les zones blanches — ciels surexposés, reflets intenses — ont un effet décapant qui peut effacer complètement le sujet principal. Utilisées avec parcimonie, elles créent des accidents graphiques intéressants. Mais en abuser, c’est risquer de perdre toute la composition.
L’avantage technique du Canon
Ces doubles expositions en série n’auraient pas été possibles sans une fonction bien précise de mon reflex Canon : la possibilité de rembobiner le film tout en laissant l’amorce sortie. Sur le Canon EOS 30v et l’EOS 3, cette option s’active ou se désactive au choix.
J’ai ainsi pu remplir une bobine complète avec des plans d’eau, des feuillages, des trottoirs luisants… Une base visuelle variée sur laquelle se sont imprimées mes photos de rue, plusieurs jours plus tard.
Et la prochaine fois ?
Cette expérience à l’aveugle m’a permis d’explorer les possibilités du hasard. Mais je compte bien affiner ma méthode lors de la prochaine tentative : moins de place au hasard, plus de contrôle sur le résultat final. Parce qu’entre tout maîtriser et tout laisser au sort, il existe sans doute un juste milieu à trouver.














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