
Une autre manière de photographier : le charme des pellicules périmées
Photographier avec une pellicule périmée est pour moi une vraie alternative à l’image numérique. Dans un monde saturé d’outils ultra-performants, j’aime revenir à quelque chose de plus incertain, de plus organique.
Il m’arrive de réaliser des portraits avec des films oubliés dans un placard depuis des années. C’est une pratique que j’associe volontiers à la photographie alternative, au même titre que les appareils en plastique type Holga ou Diana, autrefois populaires pour leur rendu imparfait mais expressif.

Prendre des risques… et assumer l’aléatoire
Utiliser une pellicule périmée, c’est accepter le risque. Décoloration, dominante étrange, contraste imprévisible… Le résultat peut être décevant, voire inutilisable. Il est donc vivement déconseillé d’utiliser ce type de film pour une commande, un reportage important ou un événement unique — surtout si vous ignorez comment il a été stocké.
Avant de se lancer, mieux vaut faire un essai avec une première pellicule du lot. C’est un bon moyen d’évaluer les dérives colorimétriques et les éventuelles surprises.
VSCO, presets, filtres… et l’ennui du tout-parfait
Aujourd’hui, on nous propose à chaque coin de web des solutions numériques toutes faites : presets vintage, simulations de films argentiques, filtres nostalgiques… Pour une quinzaine d’euros, vous voilà transformé en artiste au look rétro. Le tout en un clic.
Certaines de ces solutions sont utiles, notamment en photographie de mariage — comme les filtres de VSCO qui imitent plus ou moins fidèlement des films emblématiques. Mais cette approche, bien qu’efficace, manque parfois d’âme.

Le rendu imparfait d’une Agfa périmée… et pourtant
La dernière pellicule périmée que j’ai testée était une Agfa XRG 200 dont la date de péremption était dépassée depuis longtemps. Le film est sorti du labo avec une dominante brunâtre très marquée. D’emblée, le technicien m’a averti : « Elle a bien vieilli, celle-là… »
Mais contre toute attente, le rendu m’a plu. Il colle à ce que je cherchais : une atmosphère légèrement trouble, imparfaite, chargée de cette incertitude qui manque parfois aux portraits numériques trop lisses.
Merci à Céline Romanowski qui s’est prêtée au jeu avec douceur et curiosité.
👉 Si vous êtes sensible à cette approche, à la fois artisanale et poétique, je propose des prestations photo réalisées entièrement en argentique, en studio mobile ou en lumière naturelle. Portraits, spectacles, créations éditoriales : chaque image est pensée, exposée, développée à la main.

Vous devez être connecté pour poster un commentaire.